L'île du dedans, catalogue d'exposition, publié par le POCTB, La Chapelle Espace d'art contemporain
de la Ville de Pithiviers, 2019
L’île du dedans propose un voyage sensible dans un univers en mouvement, et appelle à une lecture créatrice de la réalité pour dire la beauté du monde, son énergie et sa fragilité. Ces réalisations, transformées en espace de passage, opèrent un glissement sur un merveilleux caché dans les replis du monde, entre poésie, illusion et étrangeté.
La circulation et la réinterprétation des images sont au fondement de ma démarche qui présente des convergences entre dessins et installations. Issues d’images mentales fragmentaires, la mise en forme de mes œuvres dessinées recourt à différentes opérations de traitements et de manipulations, et glisse du plan à l’espace. Articulées telles des chambres de mémoires, elles semblent surgir d’histoires enfouies que je réactive et réécrit, et effleurent ainsi d’autres mondes.
L’exposition
L’île du dedans se déploie notamment sous forme de multiples panneaux combinés et disposés au sol, décrivant un paysage aux perspectives fragmentées. Évoquant les retables, les panneaux de bois dessinés au graphite et ceux gravés, s’articulent entre eux pour présenter différentes scénettes qui se traversent comme de multiples récits.
Dans l’espace de La Chapelle, le visiteur et son imaginaire naviguent, pour mieux repérer la multiplicité des points de vue et façonner une nouvelle lecture des figures qui sont présentes.
Les sujets proviennent de différentes époques, de différentes civilisations et géographies. Cette mémoire plurielle propose l’image d’un voyage inachevé à la liberté rêvée et dessine le contour d’un monde comme entraperçu.
Réalisées avec des traits fins et mesurés les œuvres présentées, au sol ou sur les murs de la Chapelle, résonnent entre elles, évoquant des souvenirs qui se déforment ou s’inventent dans un souffle vaporeux.
Le graphite se dépose par strates successives, allant du plus clair au plus foncé, du plus sec au plus gras, modèle les figures dans le temps long de l’exécution, estompant les traits de contour comme pour les faire émerger du support. Ces personnages à l’identité floutée, et aux postures chorégraphiques mystérieuses prennent place dans des espaces intermédiaires dont les fines superpositions sont autant de strates de lectures possibles.
De ces paysages témoins d’un patrimoine passé et d’une nature socialisée, l’installation représente un monde dans son épaisseur et sa complexité, où la relation de l’homme à son environnement est soulevée.